PONTIVY - Monument de la Fédération Bretonne-Angevine


Déclaration de la Fédération nationale de la Libre Pensée:

POUR LA R
ÉPUBLIQUE UNE,
INDIVISIBLE et LAIQUE.

Ce samedi 3 mars à Nantes, s'est tenu un colloque sur ce thème sous la présidence de Roger Lepeix, président de la Libre Pensée, organisé par les initiateurs de la manifestation du il décembre 1999 contre la ratification de la Charte européenne des Langues régionales et minoritaires. L'amphithéâtre D de la Faculté de Droit, qui contient 600 places était rempli. En pleine période d'élections, de nombreux militants d'associations diverses, politiques, syndicales, philosophiques avaient tenu à assurer de leur présence le succès de cette initiative. Qu'ils en soient remerciés.

On peut dire que nous n'avons pas été déçus du voyage, tant la qualité des interventions était grande. René Andrau, Gérard Plantiveau, Louis Couturier et Jean-Paul Neau ont abordé dans le détail tous les aspects de cette véritable guerre à la République que représente l'Europe des régions et ses «bases réglementaires » que sont les traités de Maastricht et d'Amsterdam, et les diverses chartes et conventions européennes », celle des «langues régionales et minoritaires » bien sûr, mais également celle « des droits fondamentaux », et la «convention européenne des droits des minorités ».

Parmi les interventions en provenance de la salle, on peut noter celle d'une candidate aux élections municipales qui - sans partager forcément les idées de la Libre Pensée -, se déclarait prête à tout entreprendre pour la défense des idéaux républicains que sont l'égalité en droit des citoyens et la laïcité. On le voit le problème de la défense de la République dépasse largement les «clivages » traditionnels..

Ce colloque n'était pas simplement théorique. Pendant qu'un des intervenants expliquait, avec force références, les liens qui unissaient les régionalistes, l'Ancien Régime, l'Église catholique et les partis et Etats fascistes et nazis, quelques dizaines de «défenseurs du régionalisme breton », qui courageusement avaient mis au premier rang de très jeunes enfants et des handicapés, tentaient, mais bien heureusement vainement, à l'aide de pétards, d'injures et autres d'empêcher la tenue du colloque, montrant par là ce qu'ils entendaient par débat et dialogue.

Patrick Hébert, Secrétaire Général de l'Union Départementale de la CGT-Force Ouvrière de Loire Atlantique, co-président de la séance, expliquait très justement dans son intervention que cette situation n'était pas le fruit du hasard: La crise de la République est largement entamée, et si nous pouvons encore aujourd'hui, malgré la volonté de certains, tenir ce type de réunion en Loire-Atlantique, il serait sans doute plus difficile de le faire en Corse.

Claude Caudal pour le Comité-Laïcité-République, Michel Naud pour l'Union Rationaliste-44 et Christian Eyschen pour la Libre Pensée intervenaient au nom de leur association respective. L'Union réalisée lors de la manifestation du il décembre 1999 montrait sa vitalité et son renforcement.

Le lendemain, une délégation se rendait à Pontivy pour honorer le monument édifié en 1790, en mémoire des 150 jeunes volontaires venus dans cette ville affirmer leur attachement à la République française naissante. Quelques «régionalistes bretons » étaient également là, mais sans doute refroidis par leur expérience malheureuse de la veille, ils se tinrent à bonne distance, essayant seulement d'utiliser la presse pour donner un semblant de crédibilité à leur action.

Se réclamant de la chouannerie luttant contre les «républicains laïcards » (sic). Dans un communiqué, remis à notre président Roger Lepeix, ils ont confirmé leur attitude totalitaire: «La Libre Pensée veut défendre la citoyenneté, pas le droit aux communautés (..) Dans une démocratie, on ne peut s'autoproclamer citoyen, quand on ne respecte pas la volonté de la majorité de la population. En Morbihan, nous sommes des milliers, et non pas une minorité à défendre notre culture, qui fait partie du patrimoine de la Bretagne ».

Ainsi, une attitude «citoyenne » consisterait à ne pas pouvoir exprimer ses opinions sous prétexte qu'elles ne seraient pas partagées par la majorité ? Être citoyen, ne serait plus l'appellation donnée à tout individu libre et autonome? Pour avoir droit à ce que ce titre vous soit octroyé (comme les chartes européennes d'ailleurs), il faudrait d'abord s'intégrer dans une communauté, et se plier aux exigences de la majorité?

Nous ne pouvons accepter cela. Nous ne pourrons jamais nous plier devant les diktats des partisans d'un autre temps, celui des totalitarismes et de l'Inquisition.

Ce week-end à Nantes et à Pontivy a marqué publiquement qu'un mouvement de défense de l'unité de la République une, indivisible, laïque et sociale est réellement en marche. La Libre Pensée est un des éléments, avec bien d'autres courants et associations, de ce combat pour la démocratie. N'hésitez plus, rejoignez la Libre Pensée!