1938 : la dynamite
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1938 : la dynamite

1938 : la dynamite contre l'égalité et la liberté

Le 18 décembre 1938 les autonomistes du mouvement « Gwenn ha du » dynamitait le monument faisant voler en morceaux la statue de bronze.

Ils s’en sont pris à la mémoire collective incarnée dans ce monument, ils ont attenté à la Déclaration des droits de l’homme et du Citoyen qui y est gravée, à l’affirmation de l’unité de la nation française, à la République et à la liberté.

Cet attentat avait été précédé par le dynamitage en 1932 du Monument célébrant le rattachement de la Bretagne à la France, situé sur la façade de l’hôtel de ville de Rennes, œuvre en 1911 du sculpteur Jean Boucher.

Jean Boucher qui a aussi à son actif, le monument à Victor Hugo de Guernesey et celui de Ernest Renan à Tréguier, pour l’inauguration duquel, en 1903, en présence d’Émile Combes le père de la grande loi laïque de 1905, il fallut la protection de 6 000 hommes en armes contre les nostalgiques de l’Ancien Régime.

Cette même année 1932 les autonomistes tentaient de dynamiter les rails de chemin de fer, à la frontière « franco-bretonne » comme ils disent, entre Ancenis et Angers, alors que le train emmenant le Président du Conseil Édouard Herriot s’apprêtait à passer. Les 4 préfectures des départements bretons étaient à leur tour l’objet de leurs méfaits en 1936, et plus particulièrement une nouvelle fois, celle de Quimper le 28 février 1939.

On sait quels ont été leurs engagements pendant les années noires de Vichy, et avec quel enthousiasme ils ont approuvé la remise en cause par Pétain de l’œuvre de la Révolution et de la République.

Ils applaudissent notamment au rétablissement des provinces, destinées à remplacer les départements créés sous la Révolution.

On sait quels ont été leurs compromissions pendant l’occupation nazie. On sait que c’est ici même, à Pontivy, dans le château des Rohan, qu’a été fondé le 3 juillet 1940 le Conseil national Breton qui prend le nom, en octobre de la même année, de Parti National Breton reconstitué.

Dans la « Déclaration » et les « dix-huit points du programme » adoptés ce 3 juillet par le CNB on peut lire :

«- La Bretagne aux Bretons ;
 -
Le bien de la communauté bretonne comme loi suprême 
 -
Le peuple breton forme une communauté ethnique, spirituelle,
   politique
, sociale, économique.
 -
Les langues officielles seront le breton, langue nationale, et le
   français.
 - La terre et les immeubles sis en Bretagne ne peuvent appartenir
   qu’à des Bretons.
 - Les richesses bretonnes accaparées par les Français feront retour
   à l’Etat breton.
 - Les fonctionnaires bretons resteront en place. Le service des
   retraites et pensions sera garanti aux bénéficiaires bretons
   actuels et les réajustements nécessaires seront faits.
 - Les rapports de l’Etat breton et de l’Église seront réglés par un
 
  Concordat.

La persécution des Résistants, des Juifs, des franc-maçons, des syndicalistes, des militants ouvriers de toutes tendances n’était pas pour leur déplaire. Un des leurs, Roparz Hemon, appointé par les autorités nazies, condamné à l’indignité nationale à la Libération, et donné depuis par certains en exemple aux jeunes générations, déclarait encore en 1950 qu’un vent de liberté avait soufflé sur la Bretagne pendant les 4 années de l’Occupation…

Déjà Jean-marie Déguignet dans ses mémoires d’un paysan bas-breton, écrits au tournant du XIXème et du XXème siècle, à l’époque donc de l’édification de la colonne de Pontivy, stigmatisant l’Union Régionaliste bretonne que les mouvements actuels prennent comme référence, l’interpellait vigoureusement  :

« C’est bien cela, messieurs les régionalistes monarchisto-jésuitico-cléricafardo-bretons. Votre but serait de renfermer les pauvres Bretons dans leurs vieilles traditions sauvages, (…), afin que vous puissiez toujours (…) bien les exploiter, en en tirant le plus de suc possible » .

Sans nul doute, on croirait entendre le paysan de la Fédération de Pontivy de 1790.

On sait que le régionalisme puise ses références dans la nostalgie de l’Ancien régime, de la Bretagne des privilèges, qu’il se caractérise par la haine profonde de la Révolution française et de la République qui en est l’expression la plus achevée.

On sait qu’il bénéficie aujourd’hui des faveurs des gouvernements successifs, comme des attentions et encouragements de Bruxelles.

Le 4 mars 2001, à l’occasion d’un modeste rassemblement devant le Monument de Pontivy initié par la Libre Pensée, un certain nombre d’organisations régionalistes , parmi lesquelles Diwan, cette dernière, sous le fallacieux alibi de défense de la culture bretonne, engagée avec l’actuel Ministre de l’Éducation dans un processus visant à instaurer le communautarisme au sein de l’Enseignement public, diffusaient une résolution dans laquelle on peut lire :
            « Il y a deux siècles ceux qui ne marchaient pas droit étaient exécutés »,
ramenant ainsi la Révolution française à un sanguinaire et minable règlement de comptes.  

S’il est une chose qui est écrite de manière indélébile dans l’histoire de notre pays, et au-delà, c’est la Révolution française. Tout le mouvement démocratique et républicain, tout le mouvement ouvrier avec ses différentes composantes ont fait de la Révolution française la référence par excellence du combat des hommes et des femmes pour leur émancipation.

La Révolution française a dessiné à jamais la ligne de démarcation entre deux camps, dont depuis et à toutes les époques on dénote les contours.

Aujourd’hui comme hier, sont à l’ordre du jour le combat des lumières contre l’obscurantisme, celui de la Liberté contre l’oppression, celui des Droits de l’Homme et du Citoyen contre le communautarisme, celui de l’émancipation contre la réaction.

Avec les Fédérés bretons et angevins de 1790, avec les Républicains de 1894, avec ceux qui ont résisté hier à Vichy et à l’occupant nazi, avec ceux qui aujourd’hui résistent aux manœuvres inspirées de Bruxelles pour en finir avec les Etats-Nations souverains, nous défendons la Révolution française, nous défendons la nation française, nous défendons la République, une, indivisible et laïque .

Nous sommes partie prenante des combats que concentre l’histoire du Monument de la Fédération bretonne-angevine de Pontivy.

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