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Allocution de Gérard PLANTIVEAU

devant la colonne de la Fédération
Bretonne-Angevine

 

10 mars 2002 - 12H30

Cher(e)s ami(e)s et camarades,

 

Nous voici devant la colonne. Elle est solide. Il y a juste les quelques trous que vous voyez dans le granit. La partie en bronze (le génie de la liberté) a sauté et on ne sait plus où elle est aujourd’hui ni dans quel état. Voilà les seuls résultats de l’attentat à la dynamite commandité en décembre 1938 par Mordrel et exécuté par Le Helloco.

La dynamite, déjà ! Mais là, il n’y a pas eu de mort comme à Quéven.

Qu’ont-ils donc voulu effacer ?

Comme si on pouvait rien effacer de l’histoire, à la dynamite ou autrement.

  

On ne peut pas effacer 1790. On ne peut pas effacer 1789 ni les évènements de 1788 qui ont réuni les hommes de progrès de cette région et les ont conduit à se rassembler à nouveau ici en janvier et en février 1790 pour faire la Fédération Bretonne-Angevine.

Cette Fédération Bretonne-Angevine qui inaugure toutes les autres « fédérations » proclamées dans les autres régions du royaume. Tout ce mouvement qui nous mène au 14 juillet 1790 : la Fête de la Fédération, le Champ de Mars, le serment ! La Nation moderne, en attendant la République, après Varennes et surtout après Valmy.

Au soir de Valmy, Goethe a dit que « d’ici et de maintenant date une ère nouvelle dans l’histoire de l’humanité … ».

Cette ère a commencé dans des endroits comme ici, en 1790.

   

La ville de Pontivy avait été choisie parce qu’elle est approximativement au centre de la Bretagne. Mais c’est aussi parce que depuis longtemps déjà avec les arts et le commerce, il y avait ici, comme à Rennes ou à Nantes des hommes et des femmes qui avaient accueilli les Lumières (et sans doute aussi déjà les loges) et étaient prêts à passer aux actes et à proclamer le règne de l’égalité entre tous les hommes !

Prenons la figure du jeune Moreau, par exemple. Voilà une figure que la ville de Pontivy ou celle de Rennes s’honoreraient d’honorer !

Janvier 1790, Jean Victor Moreau a à peine 27 ans. Fils d’avocat de Morlaix, lui-même étudiant en droit, il est déjà un chef reconnu, puisqu’il était le « prévôt des étudiants » de Rennes et qu’il a fait le coup de poing - et même plus, car il y a eu de nombreux blessés et quelques morts - dans les journées de 1788 et encore en janvier 1789, contre les aristocrates bretons qui provoquent (déjà) des émeutes à Rennes pour défendre leurs privilèges eux aussi « bretons ».

1788-1789, déjà le talent militaire et révolutionnaire ! 

1790, Moreau est l’un des chefs les plus en vue de la toute récente Garde Nationale qui s’est constituée avec les « jeunes volontaires » pour faire face aux graves troubles organisés (encore) par les aristocrates et le clergé après le 4 août 1789, après l’abolition de leurs privilèges !

   

Le 4 août 1789 ! Et c’est sous la présidence du député breton Le Chapelier, que l’Assemblée nationale abolit en séance de nuit tous les dits privilèges – « bretons » ou pas…

Vous connaissez la suite. 

   

C’est pour un monde de progrès, de justice et d’égalité, sans privilèges, que Moreau et les jeunes volontaires de 1790  sont venus jurer ici de « Vivre libres ou mourir ! ».

Voilà ce que Mordrel et le Helloco ont voulu en vain effacer.

Voilà ce que ceux d’aujourd’hui, Emgann, Diwan et autres UDB veulent aussi, à leur façon, effacer.

Mais ils ne sont – comme les Mordrel, les Perrot et les Hémon sous l’Occupation – que la piétaille de ceux qui nous préparent à nouveau une « Nouvelle Europe ».

   

Oui, il faut le dire ici, au moment où on prétend nous fabriquer de toutes pièces des peuples et des langues, où on prétend nous fabriquer de pseudo « nations », c’est pour nous imposer une « Europe des régions », c’est pour casser la République, une indivisible et laïque, c’est pour casser la Nation, pour casser 1789 !

Oui, devant cette colonne, face à ceux qui prétendent fabriquer des « peuples » pour leur prétendue Constitution européenne, nous opposerons avec force le message de janvier et février 1790 : c’était ça la constitution du Peuple ! C’était ça la Nation ! C’était ça, déjà, la République !

Oui, devant cette colonne, conscients des combats à venir, à tous ceux-là, nous leur disons bien en face : nous allons nous battre pour reconquérir la Nation et le Peuple souverains,  nous allons nous battre pour reconquérir la République une, indivisible et laïque, nous allons nous battre pour reconquérir la démocratie.

   

« Vivre libres ou mourir ! ». A bons entendeurs salut !

Et maintenant, je vous invite à entonner un air qui n’a rien de « celtique » : le « Chant du départ », sous la direction vocale d’Édouard, qui est très bon chef de chorale républicaine. 

 
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